Nous avons prévu un stop de presque 2 jours à Potosí, autant pour la visite de « la ville des mines » que pour nous laisser un temps d’adaptation à l’altitude (quelques conseils pour l’altitude plus bas). On est tout de même ici à 4000m !
Arrivant de Sucre, le contraste avec la ville blanche est impressionnant. Nous découvrons une petite ville aux maisons colorées et vieillissantes, perchée sur les hauts plateaux andins et lovée au pied de la fière montagne « Cerro Rico« .
C’est une ville beaucoup moins touristique, moins peuplée, moins européenne. Une ville ouvrière. On est loin d’imaginer de prime abord sa grandeur et son opulence passées. Et pourtant… Il y a de nombreux sites dignes d’intérêts et pour une visite de 2 jours, il vous faudra probablement faire des choix !
Voilà quelques conseils ci-dessous où nous partageons aussi nos coups de cœur.
un petit rappel de l'histoire de Potosí
C’est vrai qu’en parcourant les rues étroites de Potosí, site du patrimoine mondial de l’UNESCO, on a du mal à imaginer le passé si glorieux de cette ville. Au 16ème, elle était une des principales places économiques mondiales et une des plus peuplée d’Amérique latine avec plus de 200 000 habitants. L’argent, richesse minière extraite du Cerro Rico alimente toute l’économie espagnole et même européenne à cette époque.
Aujourd’hui, il subsiste de cet illustre passé, la célèbre montagne, toujours dominant fièrement la ville à presque 5000m d’altitude, et des monuments emblématiques de cette époque comme la Casa de la Moneda par exemple.
Visiter Potosí en 2 jours
Jour 1 à Potosí
La Casa de la Moneda
La Casa de la Moneda est un monument à l’architecture baroque splendide et très représentatif de la période coloniale espagnole. C’était en effet autrefois, l’une des plus grandes usines de frappe de pièces de monnaie en argent au monde.
Elle a été construite au XVIe siècle sous le roi d’Espagne Charles III pour traiter l’argent extrait du célèbre Cerro Rico.
Vous ne pouvez pas faire la visite en autonomie mais honnêtement il serait dommage de se priver des explications du guide. Par contre, malgré ce qui est indiqué partout, il vous sera difficile d’avoir un guide en français. Le temps peut donc paraitre un peu long si vous ne maitrisez pas un minimum la langue.
On découvre l’histoire de la frappe de la monnaie (avec une exposition de nombreuses pièces de monnaie de différentes époques). On visite également les bâtiments où était fondu le métal, fabriqué l’alliage à partir d’argent et nickel ou cuivre. Le parcours permet ensuite de visiter le lieu de laminage des lingots avec les énormes engrenages en bois qui étaient mis en mouvement par des ânes… Les mécanismes sont impressionnants.
Honnêtement, je ne suis pas fan des musées en général mais j’ai passé un très bon moment autant grâce à la beauté de l’édifice que pour les explications qui permettent de replacer la ville dans son contexte historique.
Les mines : On visite ?
Vous pouvez inclure dans cette journée également la visite des mines.
Par choix éthique, nous n’avons pas souhaitez la faire. Je me voyais mal cautionner cette exploitation de l’être humain qui, même si ce n’est plus aujourd’hui de l’esclavage, reste une activité dont les conditions de travail sont inadmissibles. Ça l’est encore plus à mes yeux au regard du salaire perçu par les mineurs.
Difficile de venir les observer comme des bêtes en cage, non ? A chacun de faire comme il le sent 😉
La cathédrale de Potosí
Monument imposant trônant sur la place principale de la ville, elle est comme la plupart des édifices religieux de la région de style baroque colonial. N’hésitez pas à aller y jeter un coup d’œil. Il y a quelques belles sculptures et peintures à l’intérieur.
En supplément, si vous payer la visite, vous aurez accès au clocher d’où on a une vue magnifique à 360° sur la ville.
Jour 2
Si vous le pouvez, éviter de visiter Potosí un dimanche comme c’était le cas pour nous. La ville est très, très calme …
Le marché Vicuñas
Des petits commerces sont tout de même ouverts et on trouve un peu d’animation autour du marché Vicuñas. Quelques femmes vendent dans la rue des fruits, légumes et fleurs.
La partie la plus curieuse se trouve dans les boutiques près du marché. Elles vendent tout un tas de pendentifs, porte bonheurs, des ‘trucs’ de sorcellerie, des fœtus de lamas… rien de très ragoûtant !
Ces bébés animaux empaillés sont censés porter bonheur. Ils sont encore aujourd’hui enterrés dans les fondations des nouvelles constructions, pour en protéger ses futurs occupants. Quel décalage de culture !
L’église san Bernado
Celle-ci était malheureusement fermée lors de notre passage. Elle est de pur style baroque colonial et la visite de l’intérieur est intéressante parait il … Vous aurez peut-être davantage de chance que nous !
Sur la place devant l’église, l’animation est importante. On y trouve plusieurs vendeurs de salteñas. De nombreux boliviens font la queue (même une patrouille de police). On en fait de même et j’avoue qu’ils sont très bons.
A côté, des vendeurs de glace fabriquent leur produit sur place dans un grand baril avec des glaçons dans lequel trempe un seau avec de la purée de fruits. Ils tournent la mixture jusqu’à ce qu’elle durcisse pour en faire de la glace. C’est un peu le même principe que les sorbets coco que l’on trouve sur les plages des Antilles mais avec du matériel un peu plus rudimentaire et l’hygiène qui va avec. On n’a donc évité de tester…
L'église de la Merced
On a la chance qu’elle soit ouverte et que s’y déroule une cérémonie . C’est la procession en l’honneur du saint patron de l’église. Sa statue fait l’objet de nombreuses offrandes (nourriture déposée au pied). Elle est ensuite sortie de l’église, portée par 4 personnes et promenée dans la ville, suivie par les paroissiens.
L’ambiance est très festive. Le cortège est accueilli par un groupe folklorique.
C’était un bon moment pour nous de partage avec la population. On est toujours surpris par la ferveur de la foule qui acclame la statue comme un sauveur.
Visite du couvent santa Teresa
Franchement cette visite restera dans ma mémoire, autant que la Casa de la Moneda la veille.
Ce couvent abrite depuis le 16 ou 18ème siècle une vingtaine de carmélites.
L’édifice en lui-même est magnifique. C’est un bijou de l’architecture coloniale espagnole. Mais la visite permet également de comprendre quelle était la vie de ces femmes au 16ème siècle. Et c’est à la fois passionnant et ahurissant !
C’était la deuxième fille de riches familles espagnoles qui avaient ‘l’honneur’ de pouvoir entrer dans l’ordre l’année de ses 15 ans. Elle y restait cloitrée jusqu’à sa mort sans avoir aucun contact visuel avec l’extérieur. Sa vie était faite de prière, couture… et auto flagellation.. Quelle époque !
Lors de la visite on parcourt les magnifiques chapelles, cloîtres richement ornés et leurs jardins.
Seul bémol : malgré les indications, les visites sont très majoritairement faites en espagnol et durent 2h. Nous n’avons qu’un niveau basique mais c’était tout à fait compréhensible tout de même.
Torre de la Compañía de Jesús
Avant de reprendre la route vers Tupiza, on profite que la ville se réveille de son dimanche si calme pour grimper à la Torre de la Compañía qui ouvre à 8h. Le but est d’avoir une jolie vue sur la ville. Et nous ne sommes pas déçus ! De la haut nous avons en effet un très beau point de vue sur toute la ville et enfin une vue dégagée sur le Cerro Rico.
Balades dans les rues
Beaucoup de vieilles maisons coloniales aux murs colorés et défraichis sont visibles dans les petites rues étroites de Potosí dont une grand partie sont piétonnes.
N’hésitez pas à vous perdre dans ce dédale pour un coup d’œil et de belles photos !
En repartant de Potosí
Les mines
Sur la route, nous traversons des quartiers défavorisés où nous croisons de nombreux mineurs sans travail qui attendent sur les trottoirs qu’on leur en propose un…
Nous longeons ensuite l’entrée des mines.
C’est impressionnant. On distingue les accès de sorties des minéraux et les wagons… on se croirait dans un vieux western ou un dessin animé….
Mais il y a encore des personnes qui passent leurs journées sous terre dans des conditions de travail et de sécurité très précaires…
En pratique
Transports vers Potosí
Sucre – Potosí : 160km, 2h30/3h de route. 45€. (en voiture avec chauffeur)
Pour les vrais routards, vous pouvez prendre un taxi collectif. C’est beaucoup moins onéreux, par contre il faut avoir apparemment le cœur bien accroché. On a eu en effet plusieurs témoignages quant à la conduite dangereuse des transports collectifs sur cette route pas mal sinueuse.
Où dormir à Potosí ?
Hôtel Santa Teresa : Je ne recommande pas forcément cet hôtel où nous avons logé un peu vieillot à l’atmosphère lugubre… Par contre c’était très propre et bien placé en centre-ville.
Où manger à Potosí ?
restaurant El tenedor de plata : Goûtez à la soupe traditionnelle kalapurki très très consistante normalement servie aux mineurs (à base de farine de maïs, pomme de terre et viande servie sur des pierres chaudes qui conservent la chaleur)
El fogon : Je recommande ! Quelques plats typiques et internationaux très bons.
4060 : Comme l’altitude exacte de la ville ! On y mange bien mais surtout une carte internationale.
Conseils pratiques : Comment s’acclimater à l’altitude lors de votre visite à Potosí ?
Votre corps vous rappellera de toute façon à l’ordre dès que vous arrivez à cette altitude si vous ne prenez pas quelques précautions particulières :
1- marcher doucement (et il y a pas mal de ruelles en pentes à Potosí. Vous serez très rapidement essoufflé. Donc prenez votre temps !!)
2- Boire beaucoup d’eau
3- Eviter l’alcool
4- Mâcher des feuilles de coca comme les locaux qui sont là temporairement (mais je n’ai pas réussi à en acheter à Potosí, donc approvisionnez vous sur la route ou les marchés avant)
5- Un traitement homéopathique à base de coca existe (essayé sur ce dernier voyage, j’ai l’impression que j’ai eu plus de facilités que l’année dernière au Pérou)
6- En cas de maux de tête et de nausées, il faut être un peu patient ! C’est malheureusement le cas pour un grand nombre de personnes. Le meilleur remède dans ce cas : un doliprane, un vogalène, un gros dodo et en quelques heures on se sent mieux…et si malheureusement les symptômes sont plus graves ou persistants, il vaut mieux prendre la décision de redesc
Tarifs
Couvent santa Teresa : le dimanche le site était fermé l’après-midi. (vérifiez bien les horaires et jours d’ouverture) : 25 bs par personne
Casa de la Moneda : attention : il vous faudra payer un supplément si vous souhaitez pouvoir prendre des photos. (40bs /personne)
Cathédrale : 20bs
Itinéraire
Et si vous avez besoin d’informations sur notre itinéraire en Bolivie vous pouvez consulter mon article.
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