Après le Machu Picchu (vous pouvez voir mon article sur la visite ici), le lac Titicaca représente mon deuxième rêve de gosse, assise au fond de la classe d’espagnol en quatrième ! Hâte donc d’y arriver enfin !
La route vers le lac titicaca et la péninsule de Llachon
L’altiplano
Départ de Yanke (sur le bord du canyon de Colca) avec notre taxi (toujours réservé via Toutpérou). Une demi-journée de transport nous attend mais les paysages sont tellement fabuleux que c’est un réel plaisir ! On reprend le même chemin qu’à l’aller presque jusqu’à Arequipa…
Vous me croirez si vous voulez, moi qui ai un très bon sens de l’orientation et qui prépare toujours en détail tous les aspects logistiques de nos voyages, je n’ai réalisé qu’au bout d’une heure que nous étions sur la même route tant la lumière matinale transforme les paysages. En effet, tout est grandiose sur cette route si rectiligne qui traverse l’altiplano. Nous croisons à nouveau de nombreux Lamas, alpagas, vigognes… et faisons un stop rapide au col de Patapampa à 4910m. C’est tout aussi magique que la première fois !
Nous prenons ensuite la direction de Juliaca. J’ai un regret sur ce parcours : je pensais qu’il serait possible de faire un arrêt dans la réserve des Salinas y Aguada Blanca mais elle n’est accessible que via des excursions guidées (4/4 obligatoires) à partir d’Arequipa. Si vous préparez ce voyage, ne faites pas la même bêtise que moi, c’est réellement magnifique apparemment. Nous traversons encore des plaines désertiques, longeons la Laguna lagunillas (à 4174m, et 66km²). De loin, on admire des groupes de flamants roses. Sur ce trajet, je souffre encore de maux de tête et le cou raide : dur l’altitude !
Juliaca
On descend enfin vers la ville très animée et très commerçante de Juliaca (capitale financière de la région de Puno avec plus de 200 000 habitants). Notre chauffeur nous explique que la ville est réputée pour son commerce de l’or. L’ambiance est assez surréaliste surtout après quelques jours passés dans la région peu peuplée et très calme du canyon de Colca : beaucoup d’agitations et de circulation. Les femmes, pour la plupart, sont habillées ici en costume traditionnel. Ce qui n’était que des attractions touristiques dans les régions de Lima ou Cuzco s’avère être beaucoup plus traditionnel ici.
Entre Juliaca et Llachon nous traversons un immense plateau parsemé de quelques hameaux et de troupeaux de vaches.
Nous avons choisi Llachon comme point de chute pour éviter la foule touristique de Puno (ville que d’ailleurs tout le monde nous a déconseillé) et profiter pleinement de l’authenticité de l’accueil des habitants au bord du lac. Notre chambre d’hôte est merveilleuse et de la fenêtre nous avons une vue imprenable sur le lac. On profite des quelques heures qui nous séparent du coucher du soleil pour faire une petite balade sur la plage. J’ai du mal à réaliser où je suis : merveilleux sentiment de sérénité…
Visite des îles Uros, Titinos et Taquile sur le lac Titicaca
L’objectif de la journée du lendemain est de visiter les îles Uros. L’intérêt de partir de LLachon est d’éviter les ‘usines à touristes’ des excursions en bateaux pour les îles flottantes. Ici, c’est notre hôte qui propose via un ami des bateaux avec chauffeur à la 1⁄2 journée ou à la journée (pour de petits groupes de maximum 6 personnes ou en individuel). Nous avons opté pour un bateau à la journée pour visiter la petite île flottante Titinos (loin des circuits classiques au départ de Puno) et l’île de Taquile.
Nous voilà partis pour 40 minutes en bateau à moteur. La sensation est extrêmement étrange. Étant donnée l’étendue du lac, on a l’impression de naviguer sur la mer. Titicaca est en effet le lac navigable le plus haut du monde et l’un des plus grands d’Amérique du Sud avec ses presque 200km de longueur et une surface de plus de 8000km²). Pas un bruit si ce n’est le moteur de notre embarcation (tellement dommage…) et pas un bateau croisé avant d’accoster.
Titinos
La minuscule île de Titinos est habitée par 5 familles (18 personnes). C’est une ambiance hors du temps que nous découvrons ici…Difficile pour nous occidentaux, et citadins de surplus, de comprendre comment ces personnes peuvent vivre si loin de tout, en quasi autarcie sur un petit bout d’île artificielle avec autant de promiscuité…
En accostant, c’est étrange de sentir l’île qui flotte sous nos pieds… Les habitants nous attendent et nous saluent. Malgré la taille de l’île, le tourisme est un complément significatif à leurs revenus (après la pêche à la truite et la chasse aux canards). Ils nous donnent beaucoup de détails intéressants sur la fabrication et l’entretien de leur île : Il leur faut environ 2 années pour la construire pour une durée de vie maximum de 35 ans. De plus, tous les 30 jours, il est nécessaire de rajouter une nouvelle couche de roseaux à la base flottante existante.
Il y a 5 maisons rondes en roseaux sur cette île qu’on nous propose de visiter. Je suis d’abord gênée de pénétrer dans leur intimité mais ma curiosité l’emporte. Ce sont des habitations extrêmement sommaires avec uniquement des matelas à même le sol recouverts de nombreuses couvertures (Il gèle fréquemment la nuit dans cette zone et j’imagine comment les bébés en particulier doivent être emmitouflés). J’en garde un beau souvenir dans ma mémoire, peut-être le plus anodin mais qui m’a réellement marqué : un petit bout de chou de 1 an jouant au ballon sur ces quelques m2 de terres flottantes !
On nous propose un tour de barque autour de l’île. Ce sont 20 minutes de pur bonheur. Il n’y a pas un bruit… Pas un mouvement sur l’eau sauf ceux dûs au déplacement de notre embarcation. C’est magique!
Notre visite aura dur uén peu plus d’une heure. On achète en repartant quelques babioles confectionnées par les femmes plus par geste de sympathie que par envie de ramener un souvenir.
Taquile
Nous rejoignons ensuite l’île de Taquile (20 minutes de bateau). Cette fois le décor est totalement différent. Il n’y a pas d’île flottante ici mais un grand morceau de terres vallonnées posé sur le lac. Encore une fois nous nous trouvons presque seuls à arpenter les sentiers pour atteindre le centre du village. On y a trouvé de quoi se restaurer d’une truite grillée du lac dans l’un des rares commerces. On grimpe au sommet de l’île jusqu’aux ruines pré inca… Il n’y a que 200m de dénivelé mais à 4000m d’ altitude, tout prend plus de temps et on est à nouveau très vite essoufflés. Nous croisons de nombreux habitants en tenue traditionnelle et quelques femmes très âgées et pieds nus portant de lourdes charges. On a l’impression que quelques dizaines voire quelques centaines d’années nous séparent de notre propre existence.
Les chemins sont tous piétons sur l’île et bordés de très beaux murets de pierre. Des cultures en terrasses tapissent toutes les collines de l’île donnant cette belle couleur verte qui contraste avec le bleu du lac. Après 30 minutes de marche nous trouvons la récompense dans une vue imprenable à 360° sur le lac avec aux loin les montagnes boliviennes. Je regrette encore une fois qu’il n’y ait aucune explication autour des ruines mais le paysage vaut largement la balade.
Une journée de
balade sur la péninsule de Llachon
Nous empruntons les petits sentiers qui grimpent jusqu’au point culminant de la péninsule. Les paysages sont merveilleux. En haut, à 4235 m, on a là encore une vue imprenable à 360° sur la péninsule et le lac. Magique ! Le retour vers le village se fera en partie par l’autre flanc de la montagne. Ceci permet d’admirer d’autres vues et les côtes de la Bolivie, très proches. Attention, contrairement à la majorité des sentiers au Pérou, celui-ci est très mal balisé. Pour une fois, l’appli Mapsme nous a été d’une grande utilité : Pensez-y si vous randonnez dans cette zone. Nous avons parcouru seulement 10km à pieds avec 400m de dénivelé… mais le souffle est court et le cœur palpite vite!
Une fin de balade sur la plage nous permettra de profiter de la douceur des températures de fin de journée. La lumière est en plus parfaite pour une séance photo ! On ose même une trempette des pieds. Curieusement, malgré nos craintes, l’eau n’est pas si froide. J’ai quand même mis les pieds dans le lac Titicaca!
En pratique (septembre 2022)
Nous avions hésité à passer 2 jours 1/2 et 3 nuits sur place. La plupart des gens se contentent d’une journée. Pour notre part, nous avons apprécié cette pause ‘hors du temps’ et ne regrettons pas ce planning
Transports vers Llachon
chauffeur : Réservé avec l’agence toutperou Trajet Yanke – Llachon : 150€
Où dormir à Llachon ?
Casa de Valentin. Très bon confort de la chambre. Par contre, la nourriture (excepté petit déjeuner) était la pire que nous ayons testée dans ce pays (même à tarif équivalent). Malheureusement, pas d’autres possibilités de restauration que dans les gîtes le soir dans cette zone… à vous de voir… 101 € les 3 nuits avec petit-déjeuner.
Et si n’hésitez pas à lire mon article sur l’autre rive du lac Titicaca que nous avons explorée depuis la Bolivie en Septembre 2023.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’article général sur ce voyage !